Source: https://www.letudiant.fr/lycee/lycees-agricoles-le-vrai-ou-faux-des-idees-recues.html
Lycées agricoles : le vrai ou faux des idées reçues
Il est
possible d’exercer 200 métiers différents après un bac général, technologique
ou professionnel en lycée agricole. Vous l’ignoriez ? L’Etudiant fait le tour
des clichés tenaces concernant cette filière.
Placé sous la responsabilité du
ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, l’enseignement agricole
regroupe environ 800 établissements scolaires et 130 centres de formation
des apprentis (CFA) et a accueilli en 2019 plus de 162.000 élèves dans le
secondaire. Pourtant, ces structures restent méconnues du grand public et
des clichés leur collent encore à la peau. Démêlons le vrai du faux avec des
témoignages d’enseignants.
Les
lycées agricoles sont forcément des lycées professionnels
FAUX. Comme dans l’Éducation
nationale, il existe des lycées professionnels (LPA) et des lycées
d’enseignement général et technologique (LEGTA). Le bac général est le même
qu’ailleurs « mais ne propose que trois enseignements de spécialité :
maths, physique-chimie et biologie-écologie », détaille Isabelle Blanchard,
proviseure adjointe du lycée agro-viticole de Blanquefort (33). Le bac
technologique se nomme STAV (sciences et technologies de l’agronomie et du
vivant) et se décline selon cinq options : aménagement, production, transformation
alimentaire, services à la personne ou agroéquipements.
Les
élèves sont tous des enfants d’agriculteurs
FAUX. Il est loin le temps où la majorité
des élèves étaient des enfants d’agriculteurs désireux de reprendre
l’exploitation familiale. « Il y en a, oui, mais nous avons aussi
beaucoup de jeunes citadins sans lien historique avec l’agriculture et des
jeunes ayant simplement une sensibilité environnementale et écologique »,
résume Franck Mathieu, proviseur adjoint du lycée Pixérécourt, près de Nancy
(54).
Bienvenue dans les start-up de l’agriculture high-tech
Les
études en lycée agricole demandent un goût pour la nature
VRAI. S’il n’est pas nécessaire de
vouloir devenir agriculteur, il faut au moins avoir « une appétence pour
l’environnement, le vivant, le monde qui nous entoure », estime Gabriel
Munoz, enseignant au lycée de Saint-Germain-en-Laye (78). En filière
générale, les élèves apprécient le cours de biologie-écologie, que l’on trouve
uniquement en lycée agricole. « Ils peuvent être amenés à construire des
hôtels à insectes ou des nichoirs à oiseaux », relate Isabelle Blanchard.
L’option hippologie-équitation, proposée par les établissements qui ont leur
propre centre équestre, est aussi très attractive.
5 raisons de viser
un métier de l’agriculture
Il
n’y a pas beaucoup de débouchés après un lycée agricole
FAUX. Les lycées agricoles préparent à
une large palette de métiers dans « l’industrie agroalimentaire,
l’aménagement paysager, la gestion de l’eau, les services à la personne, soit en
tout plus de 200 professions« , énumère Franck Mathieu. Certains
élèves poursuivent leurs études en BTS agricole, mais beaucoup d’autres choisissent
la voie de l’université, d’un BUT (ex-DUT) ou d’une classe prépa. Parfois dans le but d’intégrer une
école vétérinaire ou une école d’ingénieurs.
Les lycées agricoles fonctionnent comme
des exploitations à part entière
VRAI. La grande majorité des
établissements possèdent leur propre exploitation attenante. Celle-ci sert
de support pédagogique pour les travaux pratiques et les stages. Sa nature
dépend de la spécialité de l’établissement : à Saint-Germain-en-Laye, les
élèves disposent par exemple d’une serre horticole et d’un atelier paysager.
Ces exploitations doivent fonctionner comme dans la vie réelle, ce qui leur
confère un rôle dans l’économie locale.
Immersion au cœur du
lycée agricole de Saint-Germain-en-Laye
Les
lycées agricoles sont sélectifs
VRAI. Dans le public, l’affectation en
lycée agricole se fait, comme dans l’Éducation nationale, via la plateforme
Affelnet. Ce n’est donc pas le lycée qui choisit ses élèves directement, mais
l’inspection académique. En revanche, les établissements agricoles ne sont
« pas soumis à la carte scolaire », indique Sandrine Mirassou, du
lycée Montardon, près de Pau (64).
Sans critère de proximité géographique, ce sont les
résultats scolaires du collège qui priment. « Il faut nous mettre en
premier choix sur Affelnet pour espérer être pris », prévient la proviseure adjointe.
Peu nombreux et aux effectifs modestes (entre 300 et 500 élève), les
lycées agricoles ont souvent un rayonnement départemental voire régional.
Autour de 60% des élèves sont internes.